Les chroniques littéraires

 

par JH ROCH

 

Entre 2009 et 2014,

JH ROCH a publié une chronique littéraire mensuelle pour

La Belle Vie 50+

RETOUR AU CENTRE D'ACHAT

Mai 2013

 

UN SENTIMENT PLUS FORT QUE LA PEUR

 

Par JH Roch

 

C’est un plaisir de se replonger dans un livre de Marc Levy.  Après ‘Si c’était à refaire’, on sait de quoi se chauffe un best-seller s’il en est.  Voilà ce que j’écrivais dans ma chronique de l’été 2012 au sujet de ce dernier titre :  ‘Efficace, dosant la lourdeur et l’humour à la perfection, offrant des dialogues savoureux dont les acteurs pourraient rêver, avançant vers son dénouement dans une maestria de rebondissements, l’ouvrage comprend passion, violence, amour, sexe, amitié, bon sentiment et turpitude en proportions savamment calculées’.  J’ajouterais que les découvertes du journaliste Andrew Stilman sont fondées sur un roc de recherches minutieuses et par le fait même, toutes romancées qu’elles soient, sont troublantes d’actualité.  Oui, elles font froid dans le dos.

 

Mais avant de retrouver l’amitié d’Andrew (journaliste au New York Times) et de Simon (restaurateur de voitures anciennes), on fera d’abord la connaissance de l’héroïne du roman : Suzie Baker.

 

À demie-irlandaise, Suzie, fille de sénateur, apparaît comme une torpille lancée vers son but.  Pour l’atteindre, elle gravirait des montagnes.  Et c’est exactement ce qu’elle fait.  Sur le Mont Blanc, en plein mois de janvier, elle cherche à retrouver en un point précis et caché, des documents qui innocenteraient sa grand-mère.  Pour ce faire, elle se déniche un alpiniste-entraîneur (qui parle l’Hindi).  Car en cet endroit, le 24 janvier 1966, un avion d’Air India s’est écrasé tuant du coup l’équipage et les passagers.

 

Son expédition faite et les papiers en main, elle déniche la seule personne, selon elle, qui peut l’aider à comprendre les documents et les faits rattachés à la disparition de sa grand-mère accusée de trahison d’état durant la guerre du Viêt-Nam : notre très cher journaliste Andrew Stilman.

 

Justement Andrew, après son coma et sa résurgence, se repose sur le canapé de son ami Simon.  Incapable de réintégrer son domicile où l’attendent les souvenirs douloureux de son bref mariage avec Valérie, il erre entre les bars et la bibliothèque centrale, faisant de rares apparitions au journal, cherchant plutôt mollement un bon sujet de reportage.  Suzie, bien renseignée à son sujet, s’arrangera pour croiser son chemin et pour stimuler sa curiosité.

 

Le doigt dans l’engrenage d’une enquête qui pourrait le mener au Pulitzer, Andrew deviendra autant que Suzie la cible des services secrets américains et d’autres réseaux, encore plus dangereux.

 

Alors que le temps polaire de notre étrange et anormal printemps fait place à un peu de chaleur et de verdure, votre lecture vous engloutira sous les neiges des Alpes avant de vous entraîner jusqu’en Norvège et au-delà par Suzie et Andrew à la recherche de la vérité.

 

Une vérité livresque bien sûr mais, je le répète, à un saut de puce de ce que la cupidité humaine est capable d’entreprendre.

 

Pour découvrir quel sentiment est plus fort que la peur, vous devrez vous astreindre, pauvre lecteur, à tourner les pages de cet énigmatique roman.  Je parie que comme moi, vous passerez des heures à le potasser.   Je vous envie de ne pas l’avoir encore lu.  Tout le plaisir sera pour vous!

 

Un sentiment plus fort que la peur

Par Marc Levy

440 pages

Édition Robert Laffont - Versilio