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Août 2013

 

LOUIS CYR

 

Par JH Roch

 

Louis Cyr, dont la vie chevauche les dix-neuvième et vingtième siècles, était un individu unique et un champion incontestable. Champion par les exploits inégalés de sa force, unique par l'usage intelligent qu'il en a fait.

 

Destiné à la vie fermière, Louis Cyr n'a de goût ni pour l'étude ni pour la routine. Sa force se révèle dès son jeune âge et elle prend toute la place. L'entraînement du jeune Louis? Retenir des chevaux, soulever des charges, tirer au poignet, bref se dépasser tous les jours d'avantage. Ce don que la nature lui a fait à sa naissance en 1863, il veut en tirer partie même s'il doit créer les moyens pour s'y prendre.

 

Depuis le début de l'ère industrielle, la force physique, si elle est toujours sujet de culte, de mythes et de profond respect, est également et de plus en plus objet de critiques et de doutes. De façon inversement proportionnelle, l'esthétique masculine fascine et attire les foules. Son attraction est à son paroxysme de nos jours. Paraître est devenu plus important que être. Hollywood en sait quelque chose.

 

De plus, l'olympisme, tel que décrit par Coubertin en 1889 alors que Louis Cyr abordait la trentaine et se produisait à Londres, trace un fossé dorénavant infranchissable entre champions olympiques (c'est-à-dire amateurs, à but – soi-disant - non mercantile) et 'professionnels', gagnant leur vie (et souvent de façon très payante) dans des cirques ou sur la scène.

 

Cyr a toujours insisté pour que ses exploits soient quantifiés méthodiquement et authentifiés par des témoins. Contrairement à certains de ses contemporains maîtres de la tricherie (ils mettaient du sable dans les haltères, invitaient le public à les essayer, puis vidaient le sable par la 'trappe' sous la scène), maîtres de l'esquive (tel le fameux Eugen Sandow à l'agenda glissant comme une anguille) ou maîtres de la tergiversation (comme Hercules McCann qui voulait bien un affrontement mais...), Louis Cyr était authentique et insurpassable, même si son physique n'était pas aussi attrayant que celui d'un culturiste.

 

Dans le film récemment porté à l'écran, l'acteur Antoine Bertrand campe un Louis Cyr convaincant. Il lui ressemble, c'est un fait, mais il est également d'un gabarit à contresens de l'emploi habituel d'un super-héros! Je me souviens de 'close-up' vraiment peu flatteurs pour lui dans la série télévisée Les Bougon. Humilité remarquable de Bertrand, à l'époque et maintenant, absolument en symbiose avec le personnage qu'il incarne.

 

Le livre, une réédition, est toujours aussi fascinant et je l'ai relu avec grand plaisir. Mon bouquin acquis en 2005, je l'avais donné à mon beau-père très attaché comme la plupart des Roch à la région du Lac-Noir et de St-Jean-de-Matha. La réunion familiale annuelle, début-août, m'a fait traversé une région qui annonçait son festival Louis-Cyr avec une grande fierté.

 

Vous voudrez en savoir plus sur l'homme qui a fondé le premier cirque au Québec, qui soulevait plus de 14,000 livres durant une seule soirée, qui a vaincu son analphabétisme grâce à son épouse adorée. Ce livre de Paul Ohl est un 'must' pour satisfaire votre curiosité. À lire et à relire comme toutes les biographies du même auteur !

 

Louis Cyr

Par Paul Olh

430 pages

Éditions Libre Expression